Histoire, évolution du hautbois musette ou hautbois piccolo
Bien des oeuvres font référence à l’aspect pastoral du hautbois ! Et au XIXème siècle ces oeuvres fleurissent. Il n’est donc pas étonnant de retrouver notre Hautbois Musette assez en vogue à l’époque et ce dans de nombreuses régions de France !
Il est amusant également de noter une certaine ressemblance avec la bombarde bretonne !
Et quand on y réfléchit une bonne partie de la production des Hautbois Musettes au XIXème siècle n’a pas particulièrement évolué. Cela reste assez artisanal. Pourtant et parallèlement se développeront des instruments plus perfectionnés comme ceux de Triebert notamment.
Il existe une collection assez intéressante d’instruments dont je reproduis ici quelques photos, c’est celle du Musée de la Philharmonie de Paris dont je vous donne le lien :
Collection du Musée de la Philharmonie de Paris
En dehors de la musique folklorique il apparait que notre instrument aurait eu un rôle dans la musique militaire comme le laisse penser cette réflexion de Stanislas Verroust dans sa Méthode de Hautbois (1855) :
« Le charme produit par le hautbois en Ut, employé avec discernement dans les morceaux de repos, disparait presque entièrement au milieu de la bruyante harmonie d’un pas redoublé ; c’est alors que peut très brillamment intervenir le timbre puissant de notre hautbois en La b«
Le catalogue de la maison Triebert mentionne en effet des hautbois pastoraux en Sol et en La b. Ils sont placés sur l’affiche juste au dessus des hautbois barytons, ce sont les n°15 et 16. Il est intéressant de voir également à l’extrémité droite de l’affiche un hautbois plus court, en mi b. C’est le n°13.
Ces hautbois pastoraux font en général entre 33 et 35 cm et sont en 2 parties.
Un catalogue de la Maison Margueritat, père, fils et gendre mentionne en 1911 être fournisseurs officiels de l’Armée et de la Marine. Chose amusante l’une de leur page est consacrée aux hautbois…mais également aux Musettes et Flageolets !
Ce catalogue comme ceux de son époque est riche d’illustrations et c’est une chance ! Cela avait du charme à les lire !
Vers 1904, en Allemagne, est inventé un instrument plus puissant que le hautbois baryton : il s’agit de l’Heckelphone produit par la célèbre marque de Basson. La perce intérieure était bien plus grande, de même que le diamètre des trous. La conicité de l’instrument était bien plus accentuée également et le pavillon bien plus large. L’étendue de cet instrument descendait un peu plus d’une octave plus grave que le hautbois.
Si je mentionne cet instrument c’est parce que deux autres modèles ont été réalisés, bien plus rares et que peu de personnes ont entendu parler : il s’agit du Terz-Heckelphone qui sonne une tierce mineure au dessus du hautbois (en Mi b) et du Piccolo Heckelphone qui sonne une quarte au dessus (en Fa). Cela place ces instruments à une hauteur similaire aux hautbois musette ou piccolo.
151 Heckelphones ont été produits dont 15 modèles Piccolos dont la production irrégulière s’est achevée en 1955.
C’est Richard Strauss avait manifesté son intérêt pour ces instruments que la maison Heckel à produit. Il aurait notamment arrangé le 2nd Concerto Brandebourgeois de J.S Bach en remplaçant la trompette par un heckelphone piccolo ! Il avait également prévu l’emploi d’un Terz-Heckelphone dans sa Symphonie Alpestre sans pour autant concrétiser cette idée.
Dans son livre dédié au hautbois et au basson, Gunther Joppig nous invite à comparer les perces entre le hautbois (g), le Terz-Heckelphone (h), le Piccolo Heckelphone (i) et le Hautbois Piccolo ou Hautbois Musette (j) :
Ici un Heckelphone Piccolo a été amplifié. Il s’agit d’un instrument appartenant à Ernest Rombout, soliste et professeur au conservatoire d’Amsterdam.
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Fantastic contribution! I love the old catalogue drawings.
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