Hautbois Ludwig Frank Brillant / Ludwig Frank’s Brillant Oboe
Ebène de Macassar / Macassar ebony
Mon hautbois, on pourrait le surnommer « Chocolat » ! Depuis l’étui jusqu’à la couleur du bois ! 😁
Ce dernier est en ébène de Macassar ou Diospyros celebica.
C’est une véritable ébène mais qui provient d’Asie, principalement d’Indonésie et qui se rapproche (ou se confond parfois) avec le Coromandel. C’est un bois marron plus clair que l’ébène que l’on trouve en Afrique mais marbré avec des veines noires, ce qui fait son charme.
Au passage, l’ébène du Mozambique utilisé pour nos hautbois n’est pas exactement une ébène – même si l’aspect et les caractéristiques en sont proches – puisqu’elle appartient à la famille proche des Dalbergia.
Pour revenir au Macassar il tient son nom de la ville portuaire, Makassar, où était organisé le commerce de ce bois mais aussi d’épices, de café, de perles, de soie et même d’or ou d’argent !
L’ébène de Macassar est un bois très dur et dense et malheureusement il est inscrit sur la liste des espèces menacées CITES II.
Comme avec tous les bois autres que la Grenadille (ou ébène du Mozambique, c’est kif kif😁), Ludwig Frank crée un liner, une sorte de fourreau dans le corps du haut, par précaution.
Le clétage est en Or rose et j’apprécie cette couleur moins « bling bling » que l’or jaune et qui se marrie bien avec le bois.
Nota Bene : pour ceux qui n’y connaissent rien, OUI le son est bien meilleur avec des clés dorées. 😇 😂 🥳
Les clés sont très bien dessinées, soignées et confortables. Le clavier est réactif mais doit un peu « se faire » à l’usage. Le tamponage est assez épais et quasiment tous les tampons ont une surface en silicone à l’exception notable des clés d’octave, en liège et des notes les plus graves Do-Si-Sib en cuir.
Le bouchage est tellement fort sur le corps du haut (en raison du liner ?) que j’ai eu peur de rester coincé avec ma langue dans la piperelle avec un test de succion. 🤣
Contrairement à ce à quoi je m’attendais l’instrument n’est pas plus lourd que mon Mönnig AM155. En fait c’est même le contraire. Si quelqu’un est partant de me donner le poids des corps de son hautbois Ludwig Frank en ébène, ça m’intéresse !
L.F Macassar / Mönnig AM
Haut 254 268
Bas 351 355
Pavillon 114 124
TOTAL 719g 747g
Il se joue très facilement. Je m’attendais à un peu plus de résistance. Les graves sont très accessibles et sonnent, un régal ! Finalement je lui trouve beaucoup de ressemblances avec mon Mönnig. Ils n’ont pas la même philosophie mais on sent la signature commune, le petit air de famille.
A jouer, C’est un instrument très résonnant et chantant avec une jolie couleur. Il est très souple. Mais les 1ères notes peuvent surprendre avec un goût de montagnes russes en descente. 😁 Pour moi ce fût le cas du moins.
Sur le moment, en blaguant avec Amaury Montac chez qui Frank Meyer avait eu la gentillesse de me faire livrer cet instrument, je pensais pouvoir échapper aux tubes de 46mm. Mais une fois rentré à la maison, quand j’ai appris que de nombreux musiciens jouaient et conseillaient des 45mm, là, j’ai vraiment blêmi !
Bon après, si c’est juste une question de longueur, on change le tube et hop, on conserve les mêmes proportions ! 💪 😇
Mais avec les montagnes russes que j’ai évoquées, un grave trop bas et un aigu trop haut pour être plus explicite, jouer sur la longueur du tube ne suffira pas. 🤓
Apparemment, mieux vaut éviter les modèles larges, du moins à la base (c’est ballot, et moi qui venait de me mettre aux Chiarugi 2+ … 🙄) et se tourner vers des D10, D11, Lorée DM ou Chiarugi 1 par exemple.
Par chance j’ai des D11 et même des chiarugi 1 ! Malgré les 47mm ça va déjà mieux mais c’est pas encore ça. Le seul tube en 47mm qui marche assez bien c’est un Apollon. Je joue parfois des tubes F&M qui sont une variante des D11, un peu plus ouverts au sommet, et j’en ai en 46 mm : double coup de bol !!! 😁
Et là, ça va vraiment, vraiment mieux ! 💪🏆
Je mentirai si c’était parfait mais il faut aussi apprendre du hautbois. Lui et moi devons faire plus ample connaissance. J’essaierai des 45mm mais plus tard. Je préfère pour l’instant essayer de trouver une solution stable et pérenne en 46mm.
J’ai déjà testé différentes tailles RC13, RC15 et H69 que j’ai sorti du placard et j’ai aussi raccourci légèrement et épaissi mon grattage afin de pouvoir affiner ces paramètres et être à l’écoute des résultats. Pour pouvoir jouer et poursuivre mes investigations, il me faut commander des tubes, je m’en occupe !!! 🚀
Pour revenir aux tubes de 45mm et même de 43mm comme ceux que jouent Gregor Witt, je pense qu’ils sont très certainement indispensables pour un diapason à 443 mais également pour compenser des tailles anches larges et un roseau très dur.
En me contentant d’un diapason un chouïa plus bas, des roseaux pas aussi larges mais un peu plus souples, ça va fonctionner avec du 46. Normalement… 😅 🤞
Ce que j’espère également c’est non seulement d’avoir des anches qui matchent bien avec l’instrument mais surtout obtenir un timbre différent. J’en ai un mais il me reste vraiment à le définir et ça va prendre du temps. Des poètes un peu vantards me diraient qu’il me reste à « sculpter » mon timbre comme eux peuvent ciseler l’alexandrin. 😄 Je cherche quelque chose d’un peu plus boisé et de différent sans quoi je n’aurais pas choisi cet hautbois. Je veux quelque chose de typé. Reste à travailler pour !
Ce hautbois Ludwig Frank Brillant est moins clair que mon Mönnig AM. mais il reste vibrant, pas étouffé. Le hautbois Albrecht Mayer était très polyvalent, on pouvait le faire sonner de bien des façons, une sorte de « neutralité suisse » toute musicale. Mais là, avec le L.F il va me falloir réviser la langue de Goethe pour parler avec mon instrument et voir ce que je peux faire avec. Du coup j’essaie de lui parler avec du Strauss pour commencer ! 😅
Alain et ses roseaux enchantés 