Album de Trio Sonates ou… Sonates en trio de Georg Friedrich Händel interprétées par Heinz Holliger, Maurice Bourgue au hautbois, Klaus Thunemann au basson et Christiane Jaccottet au clavecin
Avec la philosophie selon Disney, dans le Livre de la jungle « Il en faut peu pour être heureux ». Ce n’est pas faux ! Et je le prouve avec cet article !!!
Dans un article lointain, très lointain (« le Crépuscule des Idoles »)… J’évoquais mon admiration pour Heinz Holliger et l’attachement au tout premier CD que j’avais acheté : « The Artistry of Heinz Holliger ».
Même si je n’étais qu’un ado alors, c’était en 1988, je devinais et comprenais rapidement que ce magnifique album à mes yeux était une compilation de disques déjà édités. Cela expliquait le programme très éclectique mais aussi quelques petites différences de prises de sons et de sonorité également concernant le timbre d’Heinz Holliger entre les différentes oeuvres proposées.
Malgré tout, les univers variés des différents compositeurs se mariaient fort bien ensemble. Et sans doute que si je n’avais pas entendu du Holliger et du Penderecki à 13 ans, je n’aurais pas écrit une note pour hautbois sortant des sentiers battus.
Pas de bol pour vous ! 😅
Toujours est-il que j’ai longtemps espéré une réédition en CD des Fantaisies de Telemann – d’abord enregistrées en vinyle bien des années avant que je ne sorte le moindre son sur ce Fucking Biniou – mais également des Sonates en Trio de Händel, de son Opus II.
Je fût exaucé il y a une dizaine d’années pour Telemann mais… Pour Händel, c’était plus problématique. Le CD était déjà sorti en 1984, l’enregistrement était réalisé un an avant et cet album ne se trouvait plus.
Il y a deux ans, je l’avais aperçu sur un site au Japon et j’avais longuement hésité à l’acheter. Les frais d’envois demandés étaient presque aussi chers que le disque lui même dont on demandait un prix déjà élevé. Puis, il y a quelques jours j’ai eu la curiosité de le chercher encore, notamment sur des sites de ventes d’occasion comme Discogs et là… Bingo ! Plusieurs exemplaires étaient disponibles. L’un d’eux était mentionné comme étant proche de l’état neuf, boitier et disque lui même et l’expédition se faisait depuis la France ! Le prix ? 10€ et 5 de plus pour l’envoi.
Je sautais sur l’occasion – c’est le cas de le dire – et décidais de l’acheter sur le champ ! Je l’ai reçu cet après midi et l’ai écouté immédiatement. Je ne le regrette pas un instant. 😍
Quel plaisir, quel bonheur !
Je pense que même en vieillissant, même en « évoluant », nous restons profondément marqués par nos premières découvertes artistiques. On peut faire ce que l’on veut mais à un moment on retourne forcément « aux sources » de ce que l’on a tant aimé.
Holliger n’est pas – ou n’est plus depuis longtemps – un modèle pour moi. En même temps ce serait compliqué. Difficile de l’égaler et difficile d’être quelqu’un d’autre. Au passage, je n’ai toujours pas reçu sa réponse à ma lettre… 🙄
Cela prend du temps d’être soi même, de se trouver vraiment. Je suis peut-être sur cette route qui sait ? Pourtant… Qu’importe la réponse ! Ici je suis simplement heureux d’entendre un programme avec la même qualité que l’Opus II / n°3 en Sib Majeur que je connaissais déjà avec ces sonorités claires, lumineuses et vibrantes qui m’attirent encore pour leur grande expressivité. Il y a une très grande souplesse qui s’articule dans le jeu. Ou qui articule le jeu ! 😅
L’instrument, l’anche, l’interprète, c’est un ensemble, un tout, un combo gagnant. Les timbres fusionnent et rayonnent.
C’est peut-être subjectif – quoique – mais ce genre de jeu me paraît plus subtile et bien plus riche que ce l’on peut souvent entendre aujourd’hui sur instruments modernes. Sur la question du timbre, le choix d’un son plus rond, plus sombre ou plus étouffé se fait peut-être au détriment d’une moindre expressivité. Un son plus contrôlé certes mais avec un panel de couleurs plus limitées. Peut-être que je déraille entièrement. C’est possible. Une chose est je crois certaine, c’est que Heinz Holliger a toujours profité d’une excellente prise de son qui apporte une réelle plus-value, avec des disques lui donnant une plus grande présence que de nature.
Passons sur tout ceci.
Je possède enfin ce disque et suis vraiment heureux de le découvrir en entier.
Il n’en existe aucune trace sonore sur le net en dehors de la sonate Opus II n°3 mentionnée plus haut et que je vous partage ici.
Mais je vous partage aussi cette version sur instruments d’époques avec le tout aussi incroyable Ensemble Zefiro avec Alfredo Bernardini !