Sonate Clair de lune de Beethoven, cor anglais et piano
Il y a quelques mois en écrivant au sujet de Remember me, un de mes Nocturnes pour piano que j’avais transformé en oeuvre pour synthétiseur, je crois avoir mentionné la Sonate Clair de lune de Beethoven pour un certain état d’esprit ou comme source d’inspiration partielle. Le mouvement de Beethoven est en do# et moi en do mineur et c’est plus sur les lents triolets et la mélodie dépouillée que vous pourrez retrouver une vague ressemblance à quelques années lumières l’une de l’autre toutefois. 😅
Par contre et petite parenthèse, j’ai bien emprunté à la fin la structure harmonique du 20ème prélude de Chopin, tout en le superposant au Remember me que j’ai été chercher chez Purcell (When I am laid) et chez Arvo Pärt (Litany) tout en poursuivant ma propre mélodie comme si de rien n’était ! Tout ça simultanément et en mode ni vu ni connu. Balaise einh ? 😄
Enfin bref ! Tout ça pour dire qu’en évoquant cette fameuse Sonate Clair de lune et son premier mouvement, je songeais déjà à l’enregistrer et tout particulièrement avec le cor anglais qui reprend la mélodie jouée originellement par l’auriculaire de la main droite.
Le hautbois aurait pu fonctionner et aurait eu une sonorité plus pleine dans l’aigu mais aussi plus claire. Le cor anglais me semblait plus couvert, plus lugubre et donc plus adapté à la musique. Avec 4 dièses à la clé, je n’étais pas à un autre de plus ! 😅 Et la présence du cor anglais à elle seule est un cliché plus romantique que celle du hautbois !
Si certaines personnes ayant fumé la moquette ont imaginé voir une barque naviguant au clair de lune, il s’agit pourtant d’une marche funèbre, vraiment très lugubre et rien d’autre. On en a même le rythme, croche pointée double croche, « rythme de marche« , comme impulsion du thème mélodique. Et le jeu sur le chromatisme Si-Do-La#-Si est terriblement efficace je trouve.
[Cela dit, par commodité et pour ne pas me lancer dans le sordide – si si dites moi merci 😁- j’ai tout de même joué sur cette imagerie lunaire dans ma vidéo. 🤷♂️]
S’il n’est pas inhabituel de commencer une sonate par un mouvement lent, avouons que ce n’est pas la forme classique et que de commencer par une marche funèbre l’est encore moins !
Cette musique de Beethoven date de 1801. Elle sera publiée en 1802. Depuis 6 ans déjà Beethoven ressent les premiers signes de sa surdité croissante et il est dans un moment de sa vie très déprimante. C’est cette même année qu’il publie son Testament d’Heiligenstadt dans lequel s’entremêlent son égo surdimensionné à travers des phrases grandiloquentes et l’idée du suicide auquel il ne cédera pourtant pas. Il avait 32 ans…
Réaliser la transcription de ce célèbre mouvement lent était de loin la chose plus facile et la plus rapide. Je ne m’attendais pas en effet à éprouver tant de difficultés à le jouer mais surtout à l’enregistrer ! Avec le pavillon qui tape limite dans le sol, j’ai eu beaucoup de difficultés à trouver une prise de son satisfaisante. Et a force de recommencer les prises pour cette raison, j’ai même craint de ne pas savoir terminer ce morceau.
Mais peut-être que de cette incertitude et de ces difficultés, ont tout de même réussi à jaillir un court instant la poésie de la douleur et un peu de musicalité ? Vous pouvez me dire ce que vous en pensez.😉
Mais le plus étrange fût sans aucun doute de terminer cet enregistrement tant bien que mal et d’apprendre que ma charmante voisine, âgée mais toujours souriante, s’était éteinte il y a quelques jours à peine…
Vanitas vanitatum et omnia vanitas
Bonjour Alain,
Super idée que cet enregistrement. Le cor anglais renforce le coté mélancolique.
Ça donne envie de casser sa tirelire.
Merci Alain et à bientôt.
Gérard
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Bonjour Gérard,
Je prends votre commentaire comme un très beau compliment ! De mon côté, je vous dirais bien de foncer mais je ne veux pas être responsable de la tirelire en question 😅
Passez un bon week-end,
Amitiés,
Alain
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