Essai du hautbois Lorée 140
Je reviens de vacances et oh miracle, il fait beau dans le nord et même à Paris !
Oui, ce matin j’ai quitté ma province pour la capitale, le coeur léger et le bagage mince… 😅 L’ambiance serait estivale si je n’avais pas le sentiment d’être chez les fous : vélo roulant sur le trottoir, trottinettes fonçant sur le… trottoir, scooter enragé sur… le trottoir ! 🤬 Il n’y a que les bagnoles et les bus pour rester encore sur la chaussée mais jusque quand ? J’étais à peine sorti du métro que mon espérance de vie diminuait subitement !
Il est 9H25, passant la porte bleue je monte au 1er étage. On a pas l’air de m’attendre. Les binious non plus ! 😱 Me serait-je planté dans mon agenda ? Le doute m’envahit d’un coup. Après quelques occasions manquées en 2021, je suis là pour essayer le modèle 140 de hautbois chez Lorée.
Sur le net, peu d’infos ont filtré sur lui. Il y a une vidéo avec Mattéo Trentin dont le hautbois est en fait une version spéciale ou personnalisée de ce modèle 140.
Gràce à l’ami Vincent, je sais en effet que ce modèle possède 2 perces différentes, l’une considérée comme standard et l’autre plus ouverte pour l’hautboïste cité plus haut. Il est normalement possible de choisir un pavillon dans une autre essence de bois mais sur place on ne m’en a pas parlé. En fait… On ne m’a… rien dit. Etrange.
Toujours est-il que grâce à Vincent, je n’étais pas surpris d’être confronté à deux versions dont la principale différence apparaît immédiatement aux yeux ou plutôt… Aux oreilles. La version que je baptiserai MT est en effet plus ouverte. Le hautbois est moins résistant que la 2nde version que j’appèlerai Standard et qui reprend intégralement le corps extérieur et le clétage du hautbois Lorée traditionnel C+3 qui est le hautbois dira-t-on « historique » après avoir soufflé 140 bougies avec l’arrivée d’un petit frère. 😅
Ce modèle 140 – quelque soit la version – est clairement une évolution de ce hautbois C+3 qui n’est pas sans rappeler celle du Lorée Etoile par rapport au Royal avec la recherche de plus de fluidité ; fluidité peut-être plus adaptée aux grattages européens et aux goûts du moment ?
Le Lorée 140 possède un porte-pouce réglable et la vis de réglage pour le Ré aigu qui adopte un système maison mais dont l’effet revient au même que le système Philadelphie si ce n’est que l’appui n’est pas direct sur le plateau. L’instrument est très léger, sonne et vibre très facilement. Le grave est généreux, très agréable. Il me semble très stable. J’ai toujours trouvé dans les Lorée une homogénéité en guise de signature. Ainsi que quelque chose de… directif que j’ai du mal à décrire ou formuler. C’est un instrument original je crois par sa voix mais ce matin, il n’est pas du tout fait pour moi.
J’avais préparé mes anches avant de partir en vacances et elles n’ont visiblement pas apprécié le voyage ni les changements de température. Les joies de la montagne dans tous les sens du terme. Je n’ai pas pris la peine de les vérifier la veille de cet essai, confiant que j’avais dans mon petit étui des anches faciles et agréables. Erreur monumentale et je m’en veux. Comme de n’avoir pas pris mes couteaux et plaques avec moi…
Ici, elles étaient rétives, aucune ne trouvant vraiment grâce à mes yeux. Une seule était facile mais sonnait avec un je ne sais quoi de trompette nasillarde surtout sur la version MT. La version standard m’était vraiment bien plus agréable même si toutefois je n’arrivais pas à développer. Je restais confiné et limité. Avec l’inconfort de mes anches, je n’étais vraiment pas à l’aise et n’avait pas de quoi être satisfait de cet essai en ce qui me concerne.
J’aurais bien aimé pouvoir essayer un hautbois traditionnel C+3 pour mieux mesurer le chemin parcouru. J’aurais encore plus souhaité pouvoir essayer un royal sur lequel mes anches ont toujours bien fonctionné pour vérifier et mieux faire la part des choses.
Une fois rentré chez moi, j’ai voulu en avoir le coeur net. Sortant ces anches maudites et mon hautbois, tout allait finalement bien mieux sans pour autant que cela soit merveilleux.
J’espère avoir l’occasion de faire un nouvel essai à l’avenir. Le faire à la maison, ce serait tellement mieux ! Et quelque soit la marque et le modèle par ailleurs.
Pour en avoir discuté brièvement avec Alain de Gourdon, ce serait bien que les hautboïstes soient plus curieux et ouverts à tout ce qui existe, quelque soit la marque. Alors, foncez ! Allez essayer les instruments ! Ce sera le mot de la fin.
Alain et ses roseaux enchantés 