Aujourd’hui, après avoir retardé l’échéance il est temps d’aller à l’hôpital. Rien de très grave. Je ne peux plus reculer et commence la descente au bloc opératoire. Depuis au moins 1 an et demi, j’ai les cuirs en dessous des clés de Do, Do# et Mib qui se dégradent et j’aurais souhaité les remplacer plus ou moins à l’identique. Mais je n’ai pas trouvé les chutes qui m’auraient permis de réaliser ce travail et cette semaine, l’un de ces cuirs est tombé tandis que je jouais. Ainsi et comme je l’ai exprimé, il est temps d’opérer !
J’ai également un ou deux autres petits lièges amortisseurs à changer, c’est l’occasion de procéder également à leur remplacement.
Il est 9H. Le bistouri entre en action. C’est tout comme. Démontage, nettoyage, découpe du liège, colle, lime. C’est bon on y va ! La voix de Sting résonne avec l’album If on a winter’s night et je fredonne tout en m’attelant à la tâche. Ma main ne tremble pas durant l’air du génie du froid. 😅

J’en profite pour nettoyer les axes et les vis à pointes avec un petit coup d’huile pour les rendre heureux. Le travail avance bien, assez vite même. On ne vas pas se plaindre.
Trop vite peut-être ?
Ah bah… Oui ! Il y a comme un petit problème là. 🤣
J’ai remonté la grande branche des Si et Sib graves avant la clé Gillet ou « Clé banane ». 🙄 Il ne faut pas demander si elle sert souvent ! 😆 Là, ça va mieux comme ça. 😅


Gagné par l’enthousiasme ou plutôt le bon sens, j’attaque le corps du haut. Cela ira vite, juste un petit huilage. Je commence à démonter la cadence de Lab et la correspondance puis l’axe principal. Un…deux… trois…et bingo ! Un liège vient de tomber. Je ne suis plus à ça près. Mais en y regardant plus attentivement je constate que les autres commencent à se percer et font la tête. Ils ont encore un peu de kilomètres au compteur devant eux mais…Puisque j’y suis, continuons !
Le travail se termine. Pendant que les lièges sèchent et que je les fignole un peu, je m’occupe du huilage. Je démonte et remonte tout au fur et à mesure, zone par zone quand c’est possible. Je pense n’avoir rien oublié cette fois-ci. 😂
Depuis un moment déjà, une anche facile et souple trempe, prête à jouer pour réaliser les premiers sons. Le contact sous mes doigts est amusant. J’ai l’impression que le clétage est monté sur talons aiguilles ! Je ne suis pas surpris que ça coince ici ou là. Il faut désengager certaines vis et refaire les réglages qui avaient pris la peine de compenser l’usure jusqu’à ce matin. Tout d’un coup, plus rien. Même pas un Si ou un La médiums. 😶
Juste un crétin de ressort farceur sous la pointe de Do et qui n’avait pas trouvé mieux que de se barrer 2 fois de son emplacement. Etrange. Je l’ai à l’oeil celui-là. 👀 💪
Au passage, ma vue commence à fatiguer à force de regarder ces lièges, ces ressorts ou ces vis minuscules ! Encore quelques réglages, ça va mieux. Je vais laisser mon hautbois ainsi. Ça va se tasser un peu et quelques notes suffiront vite pour un deuxième tour avant que les ajustements se stabilisent pour un moment. Je termine avec un petit dégraissage express des tampons silicone tandis que Sting en est à son 3ème tour. Je zappe quelques pistes et termine avec la tranquille et touchante Lullaby for an anxious child tandis que mon instrument retrouve son étui et que je dresse mon bilan personnel de cette matinée :
Je pense avoir bien bossé. Mes doigts se réjouissent de n’avoir joué au fakir qu’une seule fois avec les ressorts. C’est la première fois que je faisais ces lièges sous ces clés. Je ne suis pas mécontent. De toute façon, si ça ne va pas, il suffit d’enlever et de recommencer ! 😁
Allez, un petit souvenir !
Bonjour Alain,
Joli travail que j’aimerais faire sur mon vieux Marigaux… merci de partager votre passion avec toujours une pointe d’humour et agrémenté de magnifiques photographies.
Bonne journée
Gérard
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