Poème sur le Hautbois d’après une parodie de l’Horloge, extrait des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. / Poem on the Oboe from a parody of « L’horloge », taken from Charles Baudelaire’s « Fleurs du Mal ».
Extrait du recueil « Les Anches du Mal » de M. Charles Boitdelair. Ah non ! Suis-je étourdi ? C’est de MOI ! 😁😅
Hautbois ! Instrument capricieux, impossible,
Dont l’anche nous menace et nous dit : « Souffle-moi !
Les vibrantes couleurs d’un solo plein d’émois
Se planteront bientôt comme dans une cible,
Le public vaporeux fuira vers l’horizon
Ainsi que le chef au fond de la coulisse ;
Chaque contretemps dévore ce morceau, un supplice
A chaque hautboïste accordé dans toute sa maison.
Trois mille six cents fois par an, le Hautbois
Chuchote : Evite-moi ! – Nasal, avec sa voix
Frêle, Maintenant dit : Je suis faux à chaque fois,
Et j’ai plombé ton ouïe avec mon anche immonde !
Allegro ! Sixteenth note , pausa ! Oeuvre en quatuor !
(Mon pavillon de bois parle toutes les langues.)
Mes solistes, mortel folâtre, sont des gangs
Qu’il ne faut pas fâcher en jouant bien trop fort !
Souviens-toi, l’hautboïste est un joueur avide
Qui gratte sans tricher, à tout coup ! C’est sa loi.
L’anche décroît ; le stress augmente, souviens-toi !
Le roseau a toujours soif ; mes poumons se vident.
Tantôt sonnera l’heure où le divin hautbois,
Où l’infâme roseau, ton anche encore vierge,
Où le pupitre même (Oh ! Un dernier arpège !),
Où tout te dira : Joue, cravache ! Concert ce soir ! »
Alain Vlamynck