Révision générale ! Je m’entretiens avec mon hautbois.

Entretien du hautbois / démontage / graissage


Ce midi je pense avoir bien mérité mon verre de Lacryma Christi. 🍷 Ma journée d’hier avait plutôt bien commencé avec l’excellente mauvaise idée de démonter entièrement mon hautbois pour en réaliser l’entretien. Mais quelques heures après,  je voyais finalement rouge. La coupe était pleine… Mais pas le verre. 

C’est une chose que je fais depuis toujours en somme. Attention ! Comprenez-moi bien : je parle d’entretenir mon hautbois et non de boire du rouge.  Régulièrement je vérifie et réalise si besoin un réglage de l’instrument ici ou là, cela compense l’usure des lièges et quand un clac clac clac se fait entendre, on passe à l’étape suivante : le changement du liège en question. Quand mon suraigu commence à coincer, c’est qu’il est urgent de nettoyer les boîtes d’octaves mais je prends généralement les devants. Il m’arrive de huiler la perce intérieure et périodiquement le mécanisme bien entendu. J’utilise un stylo huileur. C’est parfait pour un entretien d’appoint. Je m’occupe aussi de mes tampons avec une petite routine pour éviter qu’ils ne collent.

Toutefois il arrive un moment où il faut faire vraiment les choses et c’est là mon excellente mauvaise idée d’hier,  celle de m’improviser une séance de mécano ou de puzzle 3D. 🤓

hautbois moennig 4

J’avais mis au menu :

  • le nettoyage des clés et des boules, protection anti-ternissement & lustrage
  • le nettoyage des tampons en silicone
  • le nettoyage des cheminées pour la perce
  • le nettoyage et l’entretien du bois
  • le nettoyage des boîtes d’octaves
  • et enfin le nettoyage et graissages des axes

Mon travail sur le corps du haut s’était déroulé sans encombres. Le corps du bas est autrement plus chargé. Et j’avoue toujours appréhender le remontage dans certaines zones où les ressorts ne sont que peu accessibles. Bien entendu ce n’est pas mon métier et même si certaines de mes connaissances m’imaginent démonter intégralement mon biniou chaque semaine, ce n’est pas le cas !

Du coup, par moments, j’aimerais bien me faire greffer une main supplémentaire, histoire de tenir les clés ensemble et de pouvoir visser ou remettre un ressort paisiblement. Une alternative serait d’avoir à ma disposition une jolie assistante comme les magiciens… Mais ce n’est pas gratuit et ma carte bleue chauffe suffisamment comme ça ! 😅



Plus de peur que de mal. En étant organisé un minimum – et il vaut mieux l’être – le remontage complet de l’instrument ne m’a pris beaucoup de temps. C’est la suite qui fût une mauvaise surprise. Le clétage était comme neuf mais certaines clés faisaient un bruit anormal. En fait, sans m’en apercevoir, un liège était tombé, celui du Fa main gauche, à l’extrémité du levier. J’ai dû être négligent. Pas de problème, cette clé est accessible. Mais ma petite série noire continue. En testant mon instrument je rencontre un certain inconfort sur l’émission du Do grave et entends un autre clac clac clac bien agaçant. C’est le liège de la liaison entre le Do et le Mib gauche. Lui aussi, envolé, même pas une trace, un résidu de colle ! Rien. Je dois avoir des absences, ce n’est pas possible. Faut que j’arrête l’eau claire !

Bon, toujours rien de dramatique en temps normal mais c’est juste que je venais de remonter le mécanisme. Enfin ! Tant pis, allons-y ! Opération découpe et colle de lièges amortisseurs. Petit réglage obligé et hop, mon investigation continue pour traquer le bruit. Sur ce plan, j’avoue volontiers être maniaque et aimer les mécaniques silencieuses. A l’inverse de Louis de Funès s’écriant « Ha ! Il en manque une ! » dans La Folie des Grandeurs, je constate qu’il me reste un bruit et j’en suis…Tout à fait sor !

La coupable ? Une correspondance : en appuyant sur le Fa#, le levier actionnant les pointes du haut vient en butée sur le bois. C’est léger. Mais assez pour me déranger. C’est là qu’intervient mon idée la plus sombrement lumineuse du jour : ajouter un liège en dessous. 🤦‍♂️ Je m’étonne d’ailleurs qu’il n’y en ai pas par précaution. Aussitôt mon travail effectué, je saisis une anche pour essayer et là, hautbois injouable. Quasiment plus un son ne sort ! Sensation étrange et désagréable d’avoir ajouter un problème là où il n’y en avait pas… 😶 🤔

Mon liège étant trop épais, il nuisait à la fermeture du Fa#. Alors forcément les notes plus graves…🙄

Qu’est-ce qu’on fait ? On démonte encore et on ponce…quitte à recommencer comme le font d’ailleurs les finisseurs.  🤷‍♂️

Ce n’est pas que je suis naïf mais avouez que c’est quand même plus sympa quand les choses fonctionnent du premier coup, non ? 😄

Ce matin, j’ai vérifié et repris les réglages de l’instrument. C’est bien d’avoir du recul et de nouvelles sensations lorsque l’on a été un peu contrarié. Tout fonctionne et c’est un régal que d’avoir un hautbois comme neuf. 😇

Bien chanceux sera celui ou celle qui me l’achètera quand je m’en séparerai ! Peut-être la prochaine fois que me viendra encore l’idée de tout démonter et faire tout moi-même ?  A la place, j’achèterai un nouvel hautbois ou …. Un triangle ! C’est bien le triangle… 😁🤡

 


This lunchtime I think I’ve earned my glass of Lacryma Christi. 🍷 My day yesterday had started rather well with the excellent bad idea of dismantling my oboe entirely to carry out the maintenance. But a few hours later I was finally seeing red. The cup was full… but not the glass.

It’s something I’ve always done, after all. Watch out! Don’t misunderstand me: I’m talking about maintaining my oboe, not drinking red wine ! Regularly I check and if necessary adjust the instrument here and there, this compensates for the wear and tear on the corks and when a « clack clack clack » is heard, we move on to the next step: changing the cork in question. When my  high register starts to jam, it’s urgent to clean the octave boxes but I usually take the lead. Sometimes I oil the inner bore and periodically the mechanism of course. I use an oiling pen. It’s perfect for extra maintenance. I also take care of my pads with a little routine to prevent them from sticking.

However, there comes a time when you really have to do things and that’s my excellent bad idea from yesterday, that of improvising a mechanic’s session or a 3D jigsaw puzzle. 🤓

I had put on the menu :

  • cleaning of keys and balls, anti-tarnish protection & polishing
  • cleaning of silicone pads
  • cleaning of chimneys 
  • cleaning and maintenance of wood
  • cleaning of octave boxes
  • and finally the cleaning and greasing of the axles

My work on the upper body went smoothly. The lower body is much more loaded. And I always admit to being apprehensive about reassembling in certain areas where the springs are not easily accessible. Of course this is not my job and even if some of my acquaintances imagine me dismantling my biniou completely every week, this is not the case!

So, at times, I would like to have an extra hand grafted on, just to hold the keys together and to be able to screw or put a spring back in peacefully. An alternative would be to have at my disposal a pretty assistant like the magicians… But it’s not free and my credit card is hot enough as it is! 😅

 

More fear than harm. With a minimum of organization – and it is better to be organized – the complete reassembly of the instrument took me very little time. It was the rest that was a bad surprise. The keywork was as good as new, but some of the keys made an abnormal noise. In fact, without noticing it, a cork had fallen out, the one on the F left hand, at the end of the lever. I must have been negligent. No problem, this key is accessible.

But my little black series goes on. While testing my instrument I encounter a certain discomfort on the low C and hear another annoying « clakc clack clakc ». This is the cork of the link between C and left Eb. It too, gone, not even a trace, a residue of glue! Nothing. I must be missing something, it’s not possible. I have to stop drinking mineral water!😂

Well, still nothing dramatic under normal circumstances but it’s just that I had just reassembled the mechanism. At last! Never mind, let’s go! Operation cutting and glueing of shock absorber corks. A little adjustment is necessary and my investigation continues to track down the noise. On this level, I confess I am a maniac and I like silent mechanics. Unlike Louis de Funès who cried « Ha! One is missing! « in La Folie des Grandeurs, I can see that I still have a noise left and I’m quite sure of it!

The culprit? A correspondence: by pressing F#, the lever actuating the top vent keys hits the wood. It’s light. But light enough to disturb me. That’s where my darkest idea of the day comes in: add a cork underneath. 🤦 I’m surprised there isn’t one as a precaution. As soon as my work is done, I grab a reed to play and now….Unplayable oboe !  Almost no sound comes out! Strange and unpleasant feeling to have added a problem where there was none… 😶 🤔

My cork being too thick, it hindered the closing of the F#. So necessarily the lower notes…🙄
What do we do? We dismantle again and sand… even if we have to start over as the finishers do. 🤷‍♂️

It’s not that I’m naive, but admit that it’s still nicer when things work out the first time, isn’t it? 😄

This morning I checked and resumed the settings of the instrument. It’s good to have some distance and new sensations when you’ve been a little upset. Everything works and it’s a treat to have an oboe like new. 😇

Lucky will be the one who buys it from me when I part with it! Maybe next time I’ll have the idea to take it all apart and do it all myself? Instead, I’ll buy a new oboe or …. A triangle ! A triangle, that’s great !  😁🤡

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