Tubes Apollon, Tubes Eterion, essai, anche de hautbois
Afin de réaliser ses propres anches, de nombreux tubes pour hautbois existent sur le marché. Et il n’est pas toujours simple de se repérer à travers ces nombreuses références !
Certaines occasionnent des doublons (Lorée et le Chiarugi 2 par exemple) voire des ambiguïtés comme celle du fameux tube D11 de Klopfer dont les reproductions de Guercio, Frank &Meyer ou du méconnu Gottfried Möckel sont toutes différentes.
Aujourd’hui je suis heureux de vous présenter 2 nouveaux tubes :
Apollon & Eterion
Depuis longtemps, sa préoccupation était de trouver un tube lui permettant d’obtenir un jeu plus facile, nécessitant moins de pression, avec un sentiment de jeu agréable. Il a porté son attention sur les tubes existants, notamment la série de tubes bien connue en Allemagne où il réside : D10/ D11/ D12.
En comparant les alliages et les dimensions de différents tubes, Heiko a alors entrepris d’en créer de nouveaux en s’inspirant plus précisément des tubes D10 et D12.
Avec un alliage modifié et surtout une épaisseur plus fine, ces tubes ont été réalisés en s’appuyant sur les avis de nombreux hautboïstes comme ceux du Frankfurt Radio Symphony Orchester (plus connu aujourd’hui sous le nom de Hr-Sinfoniorchester 😉) dans un premier temps puis aussi avec l’avis de Ramon Ortega, David Walter et Nick Deutsch dans un second temps, après avoir réalisé quelques améliorations.
La production des tubes a été confiée à Chiarugi et leur nom est le fruit d’une réflexion de Heiko qui souhaitait trouver quelque chose de qualitatif : un nom qui « sonne » et qui fasse moins technique que D10, RC1 ou DM par exemple.
Mais rentrons dans le vif du sujet !
Ayant eu la chance de les essayer à la maison un peu avant qu’ils n’apparaissent officiellement au Congrès de l’IDRS à Grenade qui a eu lieu fin Août 2018, je vous livre aujourd’hui mes quelques réflexions…et après avoir fait une cargaison d’anches ! 😇😂
Remarques Générales :
Les 2 tubes, Apollon et Eterion, sont inspirés respectivement des tubes D10 et D12 mais n’en sont vraiment pas des copies. Ce sont clairement de nouveaux tubes avec une base plus large et un sommet interne plus étroit ; la conicité est différente et il me semble important d’utiliser à l’avenir les mandrins spécifiques à ces modèles car dans ma collection, aucun de mes mandrins ne s’adaptaient parfaitement à eux. L’ellipse du sommet semble moins prononcée soit en diminuant son horizontale soit en augmentant sa verticale.
Leur finition est de qualité et la finesse recherchée du laiton rappelle les tubes RC2 affinés à leur extrémité ainsi que les Stevens #4 « Thin wall ».
Le modèle Apollon :
Ce tube est le plus étroit des deux. Ce tube est « en face », très centré. Mon sol aigu est un peu haut mais le Do médium et le Mi sont très très stables !
La sonorité est compacte, dense, il y a de la matière. L’émission est homogène mais avec tout de même de la résistance. Il m’est en effet arriver de jouer des Chiarugi 1, très étroits, avec un certain bonheur sur mon Mönnig, et j’ai trouvé le tube Apollon plus serré.
Le modèle Eterion :
On sent immédiatement qu’il est plus ouvert, plus libre. Le registre grave sonne plus généreusement.
Ma 2ème octave à tendance à monter mais j’apprécie la sonorité plus chantante de ce tube qui s’approche des standards usités en France. Il vibre agréablement.
En conclusion :
Voici de nouvelles alternatives pour les hautboïstes curieux ou pour ceux qui ont connu les tubes originaux de Klopfer et qui recherchent un certain esprit de sonorité et de jeu un peu plus typé « Allemand ».
Je reste pour ma part sur ma faim, car si vous avez bien suivi le début de mon article, Heiko s’était penché sur 3 tubes existants et en a produits 2 nouveaux seulement, correspondant aux modèles extrêmes. J’aurais bien souhaité avoir un modèle intermédiaire, issu du D11. Car ce tube aurait été sans nul doute un compromis idéal.
Mais peut-être vais-je être exaucé bientôt ??? Wait & See comme on dit ! 😁
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