Exhibition des hautbois Gebruder Mönnig à Paris
Alors que beaucoup de français partent en vacances, je suis moi même sur les routes : destination Paris !
Le soleil est radieux, il n’est pas encore 10h et il fait déjà chaud dans la capitale ce Samedi 22 avril 2018.
Un petit tour de quartier avec Virginie, quelques photos de Nôtre Dame même si on la connaît depuis tant d’années ! Puis un banc nous offre un peu d’ombre sur les quais de Seine.
Sur la péniche Daphné qui est amarrée à quelques mètres de nous, quelques personnes s’affairent : l’exposition Moennig va ouvrir pour la deuxième journée.
Ce lieu est original et bien placé au coeur de Paris. Bien entendu cela fait beaucoup plus petit que la Maison du Limousin où les précédentes expositions se tenaient. Mais j’avoue que l’intérieur de cette péniche n’est pas dénué de charme !
Les bassons sur la gauche, les hautbois à droite. Ne Mélangeons pas les torchons et les serviettes s’il vous plaît ! 😂
Des cors anglais Diamante sont là avec de beaux pavillons en cocobolo et une extension au doigté de Si b grave. Mais il y en a surtout un en érable « Del Sol » toujours aussi incroyablement léger !
Malheureusement je n’avais que des anches de hautbois et de hautbois d’amour sur moi. Donc pas d’essai de cor anglais ! Ni de hautbois d’amour car il n’y a en pas de présenté ! Je suis puni 😭
Je me tourne donc avec plaisir sur 2 Moennig AM 155 avec les tampons en silicone dont j’avais parlé particulièrement l’année dernière et j’engage une discussion très intéressante avec Veit Schindler à leur sujet puis à propos de la production de Moennig.
Markneukirchen, la fabrique, Herr Mayer, sont autant de sujets que l’on évoque et où on s’amuse à comparer un peu l’esprit des hautbois français comme Marigaux avec celui des Moennig mais aussi des LF bien plus germaniques dans le timbre ! Logique.
Sur les 2 hautbois essayés, l’un est rond, concentré tandis que l’autre est plus clair mais rayonne plus. Tous les deux donnent cette résonance, cette vibration particulière avec les tampons silicones que j’aimerais bien faire mettre sur mon hautbois !
Mais pour dire vrai c’est plus le Ludwig Frank qui attise ma curiosité vu que je n’en possède pas ! Je n’en ai pas joué un depuis 3 ans. Sa sonorité semble plus dense, plus fournie. Ronde sans excès. Il vibre très facilement, tout de suite on a de l’aisance à le souffler. De la fluidité, de la liberté…Mais avec du corps ! Ce n’est pas une paille ! 😅
Toutefois mes anches ne sont pas vraiment au top pour lui et je joue plus faux que d’habitude 👀 ( mon Dieu, est-ce possible ? 😱🤣)
Blague à part, je trouve une certaine connexion dans la manière d’appréhender les LF et les Moennig et c’est bien naturel, mais cela reste quand même 2 hautbois bien différents !
De finition très soignée, le LF « Brillant » a une perce plus étroite qui semble plus conique et qui débouche sur un pavillon assez massif.
Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire par le passé :
Un hautboïste est soit quelqu’un d’une nature profondément masochiste soit d’une inconscience qui s’ignore !
Et j’avoue que j’aurais été heureux.
- Heureux de me faire mal en bavant sur un instrument qui m’aurait séduit, fait de l’oeil.
- Heureux de rencontrer un hautbois qui racole le pavé, qui tapine en disant : « Tu montes…une gamme? »
- Heureux d’avoir un instrument frémissant sous les doigts qui dirait ensuite : « Emmène-moi incognito, on se fait la malle ! » (ou plutôt l’étui…)
Mais voilà je n’ai pas eu de coup de foudre. Pas même le coup d’un soir. En même temps, c’est le matin et il n’est que 11 heures 🤓
( Il y a 3 ans, j’en avais joué un en bois de violette qui m’avait dévissé la tête😍 )
Admettons que cela n’est pas plus mal : j’économise aujourd’hui 10.000€ ! 😁 Et je vais pouvoir me prendre un apple mojito 😛
J’avais pensé fort heureusement à emmener mon hautbois avec moi. Il y a quelques temps j’avais eu un petit souci avec les sertis de mes tenons. Bien que je m’en sois occupé depuis, j’ai préféré que Christian Gander jette un coup d’œil expert.
Il a eu la gentillesse de reprendre le collage sur le corps du haut et de vérifier le réglage général de l’instrument.
Voyant que c’était moi qui réglait mon hautbois, j’ai même eu droit à un « Good job ! » 😀
Mais deux choses pouvaient être améliorées : l’appui sur une pointe que j’avais volontairement sur-réglée pour solutionner des sol # suraigus récalcitrants et la résonance du Fa de fourche. Ce dernier point est pourtant un basique… 🤔
(À croire que j’ai fumé la feuille à cigarette plutôt que de l’utiliser pour régler cette vis ! 🤐)
Le réglage est fait et ça joue tout seul 😇 C’est agréable de savoir que l’on repart un hautbois au top 👌 Merci Christian !
Je retrouve également un peu de soleil en moi. En effet, nous avions été déçus, Virginie et moi, de constater l’absence de Dimiter du Roseau Chantant sur place. Mais le fait d’apprendre que Amaury Montac de AJ musique allait vraisemblablement reprendre le Service après vente et la distribution des hautbois Moennig laissés vacants est une bonne nouvelle ! 😊
Je craignais de jouer sur un hautbois apatride ou en situation irrégulière sur le territoire Français 😁 C’est rassurant de savoir qu’un pied à terre, une adresse sur Paris attend mon hautbois en cas de problème !
Sur ce, il est temps de partir. Profitons du beau temps pour marcher encore dans la capitale ! Louvre, Orsay, Vendôme (mais Chérie, où ai-je donc garé ma Ferrari ?) et Opéra avant l’apéro… A bientôt !