Hautbois, ergonomie, porte pouce, douleur
S’il arrive souvent que l’on vous parle à la télé des pathologies des grands sportifs, cela n’arrive jamais concernant les musiciens professionnels ou très bons amateurs qui ont pourtant parfois développés certains traumatismes.
Vous me direz tout de suite : » Je vois où tu veux en venir ! Le traumatisme c’est pour ton voisin quand tu joues du hautbois ! »
Non ! Pas exactement…
Si les pianistes ont de l’arthrose dans les doigts (ou serait-ce la faute à la PlayStation ?), si les violonistes finissent par avoir les mêmes cervicales que David Niven dans The Brain, moi j’ai le pouce droit complétement rétroversé !
Ce qui est génial ou pas c’est que mon doigt est « prêt à l’emploi » de manière permanente : c’est comme si il avait gardé l’empreinte du hautbois…( ou du verre de bière ?)
Bon en fait, ce n’est pas si drôle car il fût un temps où c’était douloureux. L’origine du problème ?
Disons un peu plus de 700 grammes qui reposent sur 1 cm² ou pour être sérieux sur la seule phalange distale ou sur l’articulation interphalangienne elle même. Pas cool…
Les porte pouce ne sont pas vraiment ergonomiques. Encore moins confortables. Peut-être les marques pourraient-elles s’en préoccuper ???
Quand on a de grandes mains comme moi ce n’est pas évident. Le porte pouce réglable est en fait complétement inutile… car il permet de descendre la main… mais pas de la monter : c’est le même problème avec les volants réglables sois disant en hauteur : c’est fait pour les « petits » gabarits !
Oubliez également les protège pouce en caoutchouc ! C’est plus confortable (juste un peu…pour l’amorti) mais totalement inadapté à ma morphologie.
J’ai aperçu dernièrement un nouveau modèle de porte pouce réglable et inclinable. Notamment avec la marque allemande Püchner. Je pense que c’est une bonne idée qui peut être utile à certains. Mais pour ceux qui ont vraiment des problèmes sérieux et invalidants il existe des modèles spéciaux, de véritables appareillages qu’il conviendrait d’essayer avec un conseil médical. Mais ici n’est pas mon propos car n’ayant pas été concerné à ce point je ne maitrise pas ce sujet.
Pour revenir à ma situation, j’avais solutionné un peu mon problème chez Lorée car j’avais demandé à Olivier Chanu de me déplacer complétement le porte pouce plus haut sur le corps de l’instrument. Ce n’était pas sans danger, il ne fallait pas notamment percer et tomber sur la mortaise. Au final j’avais gagné 6 mm environ mais cela m’avait bien aidé.
Je dois également préciser que j’avais opté pour ce qu’ils appellent un « porte pouce hollandais« . Je ne sais pas si les hollandais ont de grandes mains… ?
Toujours est-il que la base de ce porte pouce est plus arrondie, plus galbée, ce que ne révèle pas vraiment ma photo. La surface de contact avec le pouce est plus large, et l’épaisseur de liège rend le port du hautbois un peu plus confortable. Ce qui était particulièrement utile c’était la plaque qui par son épaisseur éloigne le pouce et améliore la position des doigts sur l’instrument. Par contre, d’un point de vue esthétique : qu’est-ce qu’elle est laide ! Des bords un peu saillants, du plastique pas très qualitatif et surtout une couleur que j’ai préféré vous éviter en mettant ma photo en noir & blanc !!!